De plus en plus de Français rêvent de tout plaquer pour devenir des nomades digitaux. Une étude menée en 2020 par ProBTP a d’ailleurs révélé que 45 % des Français envisagent de changer de mode de vie en privilégiant justement le télétravail et la mobilité. Et ce chiffre ne cesse de grimper à mesure que le travail à distance se démocratise. En 2021, selon Eurostat, 27 % des travailleurs européens, dont beaucoup de Français, ont adopté le télétravail de manière régulière. Un rêve de liberté derrière lequel se cachent des défis souvent sous-estimés.
Car l’idée de travailler depuis une plage en Asie ou de vivre à l’autre bout du monde a de quoi séduire, mais elle est loin d’être sans difficultés. Est-ce réellement un besoin d’évasion, ou une manière de fuir les contraintes du quotidien ? Quelles sont les peurs qui nous empêchent de franchir le pas ? Et surtout, comment se préparer mentalement et financièrement pour éviter que ce rêve ne se transforme en un cauchemar ?
Pour vous aider dans vos démarches et dans vos réflexions, cet article fait le point, non seulement sur les motivations qui nous poussent sur ce chemin (et les obstacles qui nous freinent), mais aussi sur les clefs pour réussir votre transition vers une vie de nomade digital !
⏱ Pas le temps de tout lire ? Voici un rapide résumé de l’article :
💰 Préparez-vous financièrement avant de partir : Constituez un fonds d’urgence couvrant 6 à 12 mois de dépenses et assurez-vous d’avoir des sources de revenus stables avant de faire le grand saut.
👀 Testez avant de tout quitter : Expérimentez d’abord le nomadisme digital via des « workations » de quelques semaines ou un télétravail partiel pour vous assurer que ce mode de vie vous convient réellement.
🧠 Investissez dans vos compétences à distance : Formez-vous dans des domaines compatibles avec le travail à distance (rédaction, développement web, marketing digital…) pour maximiser vos opportunités professionnelles.
💬 Construisez une communauté nomade : Combattez l’isolement en rejoignant activement des communautés de nomades digitaux et en participant à des événements pour créer des liens sociaux durables.
Pourquoi tout plaquer et devenir nomade digital ?

Avant de booker un billet d’avion sans retour, prenons un instant. Qu’est-ce qui vous pousse, au fond, à vouloir tout quitter ? Cette envie de partir n’est pas un simple coup de tête : souvent, c’est le signe qu’un mode de vie ne vous convient plus. Et si vous preniez le temps d’écouter ce que votre cœur essaie de vous dire ?
1 – L’appel de la liberté
« Je n’en peux plus du réveil à 6h30, du métro bondé, des réunions qui n’en finissent pas… »
Cette phrase, vous l’avez peut-être déjà dit. Ou pensé très fort. Cette routine nous use, jusqu’à nous faire oublier que d’autres façons de vivre existent.
Devenir nomade digital, c’est reprendre sa vie en main.
C’est choisir où on travaille. A Lisbonne, à Chiang Mai ou depuis un petit village en Espagne.
C’est choisir quand on travaille. En suivant son propre rythme, ou même avoir besoin de réveil.
C’est même choisir comment on s’habille. Hoodie, paréo ou tongs inclus.
Mais au-delà du confort, c’est surtout choisir pourquoi on travaille.
Ce besoin d’autonomie n’a rien d’un caprice : c’est une réaction saine à un monde qui oublie souvent l’essentiel. D’ailleurs, 76 % des télétravailleurs français affirment mieux équilibrer leur vie perso et pro. Imaginez ce que ça donnerait avec encore plus de liberté…!
2 – Redonner du sens à son travail
Soyons honnêtes : qui n’a jamais soupiré en plein milieu d’un tableur Excel en se demandant « Mais à quoi je sers, en vrai ? »
L’anthropologue David Graeber n’avait pas tort en parlant de ces « bullshit jobs » qui prolifèrent dans nos économies modernes… Des boulots qui ne nourrissent ni l’esprit, ni le cœur.
Le nomadisme digital, c’est souvent une reconversion douce vers des projets alignés avec ses valeurs, des collaborations plus humaines, une réduction volontaire du temps de travail pour vivre plus simplement, voire même lancer son propre projet, à son image.
Travailler devient alors un outil au service de sa vie, et non l’inverse. Et c’est précisément ce besoin de remettre du sens dans son métier, qui pousse tant de nomades à sauter le pas… et à ne jamais le regretter.
3 – Voyager maintenant, pas à la retraite
« Un jour, quand j’aurai le temps, je voyagerai. »
Et si ce jour n’arrivait jamais ? Ou si, une fois venu, vous n’aviez plus l’énergie, ni l’envie ?
Aujourd’hui, beaucoup ne veulent plus attendre 65 ans pour vivre pleinement. Le nomadisme digital permet de découvrir le monde pendant qu’on est en pleine forme : en s’immergeant dans d’autres cultures, en vivant des expériences qui transforment et forgent le caractère, et en tissant des liens humains puissants, aux quatre coins de la planète.
La pandémie nous l’a prouvé : tout peut basculer. Alors, pourquoi remettre à demain ce que l’on peut oser aujourd’hui ?
Ce que fuir ne résoudra pas (et pourquoi c’est important de le savoir)
Partir vivre ailleurs ne signifie pas fuir sa vie, du moins pas sans conséquences. Le nomadisme digital, aussi séduisant soit-il, n’est pas un remède miracle. Il ne suffit pas de poser le pied dans un nouvel aéroport pour tout changer. Avant de tout plaquer, il est essentiel de se poser une question simple, mais puissante : “est-ce que je pars vers quelque chose… ou est-ce que je fuis ?”
1 – Fuir un travail toxique : oui, mais en conscience
On connaît toutes et tous ce genre de journée : un(e) manager qui dévalorise, une équipe en compétition permanente, une ambiance lourde. L’envie de claquer la porte peut devenir viscérale. Et oui, fuir un environnement toxique est parfois nécessaire pour préserver sa santé mentale.
Mais attention à ne pas simplement changer de décor sans changer de posture. Ce que vous fuyez ici pourrait bien vous rattraper là-bas. Car même en étant votre propre boss, il faudra savoir gérer des clients exigeants, vous imposer des limites, et maintenir une discipline sans personne derrière vous.
Certains nomades sont partis en pensant fuir l’enfer… pour découvrir qu’ils avaient emporté une partie du problème avec eux. Le vrai tournant, ce n’est pas le billet d’avion, c’est la clarté sur ce que vous attendez vraiment du travail. Qu’est-ce qui vous nourrit ? Qu’est-ce qui vous épuise ? Quand on part en conscience, on construit quelque chose. Quand on part seulement pour fuir, on tourne en rond.
2 – Fuir des problèmes personnels : le danger de l’illusion
Il y a cette croyance tenace : « ailleurs, je serai quelqu’un d’autre ». Une sorte de fantasme d’ardoise magique, où tout ce qui fait mal serait dissous par les paysages et les rencontres. C’est faux. Et c’est dangereux.
Dépression, anxiété, sentiment d’illégitimité, blessures affectives… ces choses-là ne disparaissent pas dans l’avion. Parfois, le voyage les rend même plus visibles. Parce que la solitude devient plus intense. Parce qu’on est coupé de ses repères. Parce qu’il faut se reconstruire sans filet.
Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas partir. Au contraire : voyager peut guérir, éclairer, transformer. Mais pas si on part avec l’illusion qu’un changement d’horizon suffira à guérir des blessures intérieures. Il faut partir avec soi, pas contre soi.
3 – Voyager pour de bonnes raisons : la clé d’un départ réussi
Les personnes qui vivent vraiment bien leur vie de digital nomad ne sont pas celles qui fuient quelque chose. Ce sont celles qui vont vers un projet de vie. Celles qui veulent apprendre, créer, s’ouvrir, se challenger.
Elles ne partent pas parce qu’elles en ont marre de leur pays, mais parce qu’elles ont une vraie curiosité pour les autres cultures. Elles ne fuient pas le monde du travail, mais veulent construire un quotidien aligné avec leurs valeurs. Elles savent qu’il y aura des galères (des wifi qui plantent, des coups de blues, des visas qui expirent) et elles choisissent de partir en connaissance de cause.
Une bonne question à se poser ? Imaginez une seconde que rien ne se passe comme prévu. Que les premiers mois soient chaotiques, que vous vous sentiez seul parfois, un peu perdu. Est-ce que votre envie de partir reste là, malgré tout ? Si oui, c’est qu’elle vient du bon endroit.
Ces peurs qui nous retiennent de tout plaquer

Entre l’envie de partir et le grand saut, il y a souvent un mur invisible mais bien réel : celui des peurs. Certaines sont floues, d’autres très concrètes. Mais toutes méritent d’être entendues, regardées en face… et doucement apprivoisées.
1 – Le manque de soutien de l’entourage
“Tu vas vraiment tout quitter ? Tu es fou !” Si vous avez déjà osé parler de votre envie de partir, vous avez peut-être eu droit à ce genre de réaction. C’est brutal… et pourtant fréquent. Quand on s’éloigne du modèle classique boulot-CDI-métro-dodo, on bouscule les repères des autres. Et cela peut les déranger.
Souvent, ce n’est pas de la malveillance. C’est de l’inquiétude. Celle des parents qui ont peur que vous galériez. Celle des amis qui ne comprennent pas pourquoi vous voulez “fuir”. Parfois aussi, c’est le reflet de leurs propres peurs ou regrets. Et ça pique.
Comment gérer tout ça ? En préparant bien votre projet, d’abord : montrer que ce n’est pas une lubie mais un choix réfléchi peut déjà apaiser certaines tensions. Ensuite, en acceptant que tout le monde ne vous comprendra pas. Et c’est ok. Vous n’avez pas besoin de l’approbation de tout le monde pour vivre votre vie. Enfin, en vous entourant de personnes qui partagent vos envies : les communautés de nomades digitaux (dont nous, La Digital Nomad Fam’ !👋 ) en ligne ou dans les villes où ils se retrouvent, peuvent devenir une précieuse source de soutien.
2 – La peur de l’échec (et si on en changeait la définition ?)
“Et si je me plante ? Et si je dois rentrer au bout de trois mois, la queue entre les jambes ?” Cette peur-là est redoutable parce qu’elle touche l’estime de soi. Mais au fond, de quoi parle-t-on ? D’un échec… ou d’un apprentissage ?
Prenons l’exemple de Marie. Partie pour deux ans en Asie, elle est rentrée au bout de six mois, à contre-cœur, pour s’occuper d’un proche malade. Elle pensait avoir raté son aventure. Et pourtant, ces six mois ont bouleversé sa façon de travailler, de voir la vie, de s’organiser. De retour en France, elle a négocié un télétravail hybride, et part désormais plusieurs fois par an en mode nomade. Elle n’a pas échoué. Elle a simplement ajusté le curseur.
Et si on voyait l’échec non pas comme une fin, mais comme une étape ? Partir, même brièvement, c’est déjà sortir du rang. C’est déjà énorme.
3 – L’angoisse financière
Impossible de parler de tout plaquer sans aborder cette question : l’argent. “Et si je ne gagne pas assez ? Et si je me retrouve sans rien à l’autre bout du monde ?” Ces questions sont légitimes. Et même salutaires.
Oui, le nomadisme digital comporte des zones d’incertitude. On quitte souvent un salaire fixe pour un revenu variable, parfois instable. Mais cette peur peut devenir votre meilleure alliée, en vous poussant à construire des bases solides : diversifier vos sources de revenus, constituer une épargne de secours, tester votre activité avant de partir, vous former si besoin.
La peur financière ne doit pas être ignorée. Elle doit être écoutée… pour mieux vous armer.
4 – La peur de la solitude
C’est peut-être la peur dont on parle le moins, mais qui fait le plus mal. Quitter sa ville, ses repères, ses proches : et si on se retrouvait seul ? C’est vrai, il y aura des moments de creux. Des doutes. Des soirées sans personne avec qui partager une bière ou un coucher de soleil.
Mais la solitude n’est pas une fatalité. Elle se combat (ou plutôt, elle se transforme) par des gestes simples : pousser la porte d’un coworking, entamer une discussion avec un autre voyageur, rejoindre un événement local, s’ouvrir à l’inconnu. Ce sont souvent dans ces moments-là que naissent les plus belles amitiés.
Et puis, les liens que vous entretenez avec vos proches restés à la maison peuvent aussi se renforcer à distance, de manière plus consciente, plus choisie.
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Se préparer mentalement et financièrement avant de tout plaquer
Derrière chaque aventure réussie se cache une préparation solide. Et lorsqu’il s’agit de changer de vie pour devenir nomade digital, cette préparation, à la fois mentale et financière, est la clé pour éviter les désillusions et savourer pleinement sa liberté retrouvée.
1 – Construire un projet réaliste (et éviter le crash émotionnel)
On en parle peu, mais beaucoup de nomades digitaux traversent une période de « crash émotionnel » après l’euphorie des premières semaines. Passée l’excitation des débuts, la réalité reprend ses droits… même sous les cocotiers.
Pour ne pas tomber de haut, mieux vaut anticiper :
- Visualisez aussi les moments difficiles, pas seulement les clichés de rêve.
- Faites bien la différence entre vacances et vie nomade : travailler sur la route, c’est parfois intense.
- Donnez-vous le temps de vous adapter à une nouvelle culture.
- Mettez en place des routines rassurantes, même en mouvement.
Thomas, nomade digital depuis cinq ans, se souvient :
« Mon premier mois en Thaïlande, j’étais en pleine euphorie. Le deuxième, c’était la douche froide : travail non-stop, clients exigeants, et la mousson… J’ai failli tout abandonner. Heureusement, j’avais anticipé cette phase. Le troisième mois, j’ai trouvé mon rythme. Aujourd’hui, je ne reviendrais en arrière pour rien au monde. »
La leçon à retenir : préparez votre état d’esprit autant que votre budget. C’est ce qui vous aidera à tenir dans la durée.
2 – Bâtir une sécurité financière pour partir l’esprit léger
Et justement, la question du budget, on y vient. Quitter une situation stable sans filet peut être grisant… mais aussi stressant. Pour profiter pleinement de votre liberté, sécurisez votre base financière :
- Constituez un fonds d’urgence : L’idéal, c’est 6 à 12 mois de dépenses d’avance pour parer à toute éventualité.
- Assurez-vous des revenus réguliers : Clients freelance, télétravail salarié, business en ligne… Avoir des revenus dès le départ change tout.
- Renseignez-vous sur la fiscalité : Le statut de nomade implique souvent de revoir votre situation fiscale. Mieux vaut s’y préparer.
- Couvrez-vous en santé et prévoyance : Assurance internationale, retraite, etc. Ces démarches peuvent sembler fastidieuses, mais elles sont essentielles à long terme.
- Établissez un budget réaliste : N’oubliez pas les dépenses « invisibles » : coworking, matériel, visa, déplacements, etc.
Bonne nouvelle : dans certaines régions comme l’Asie du Sud-Est ou l’Europe de l’Est, le coût de la vie est bien inférieur à celui de la France. En fonction de la destination que vous choisirez, vous pourrez sans doute vivre encore mieux qu’en France avec un budget moindre (voire même réussir à mettre de l’argent de côté !).
3 – Dépasser la peur du regard des autres
« Que vont penser mes collègues, ma famille, mes amis ? » C’est une question que beaucoup se posent en envisageant de tout plaquer pour devenir nomades digitaux. Choisir un chemin différent peut être intimidant, surtout quand on craint l’incompréhension ou les critiques.
La première chose à faire, c’est de réfléchir à quel point l’avis de ces personnes compte vraiment pour vous. Après tout, ce sont vos choix, pas les leurs. Essayez aussi de préparer une réponse simple et positive pour expliquer votre décision. Pas besoin de vous justifier, mais pouvoir dire pourquoi vous avez fait ce choix peut aider à apaiser les doutes.
Acceptez que certains ne comprendront peut-être jamais votre choix. C’est leur problème, pas le vôtre. Entourez-vous de gens qui vous soutiennent et qui respectent vos envies, même si ce n’est pas le chemin qu’ils choisiraient.
Et surtout, rappelez-vous que chacun est pris dans sa propre vie. Ceux qui critiquent sont souvent ceux qui, eux, n’osent pas changer.
Quelles compétences pour devenir digital nomad ?

Bonne nouvelle : vous n’avez pas besoin d’être développeur web ou influenceur Instagram pour adopter le mode de vie nomade ! Aujourd’hui, de (très) nombreux métiers sont compatibles avec la liberté géographique… à condition de savoir lesquels.
1 – Les métiers freelances 100 % nomade-friendly
On a déjà eu l’occasion de vous faire un article super détaillé sur le sujet des métiers les plus rentables pour devenir digital nomad, on vous conseille donc d’y jeter un petit coup d’oeil ! Car chaque année de nouveaux métiers rejoignent les rangs du télétravail. De la communication & marketing, en passant par le consulting, le SAV, le graphisme et la data science, la liste est longue… tant mieux, car vous serez sûr de trouver chaussure à votre pied.
2 – Se former en ligne avant de partir : un investissement rentable
Pas besoin de retourner sur les bancs de l’école ! La formation en ligne est aujourd’hui l’outil n°1 pour amorcer une transition en douceur vers le nomadisme digital. Ces métiers qui se font depuis un simple ordinateur, peuvent également s’apprendre en ligne. Et même si vous n’aimez pas l’idée de mettre de l’argent dans une formation, gardez en tête que l’investissement est vite rentabilisé. Comme pour Julie, devenue rédactrice web, qui a investi 2000€ dans une formation en copywriting… et qui gagnait 3000€ par mois depuis son Airbnb à Lisbonne, 3 mois plus tard.
3 – Construire son projet nomade sans tout quitter du jour au lendemain
Certains préfèrent un grand saut dans l’inconnu. D’autres choisissent une transition progressive. Et c’est souvent une stratégie gagnante.
Développer son activité indépendante en parallèle d’un emploi salarié permet de tester son projet en toute sécurité. C’est l’occasion de valider la viabilité de son offre, de se constituer une première clientèle et de mettre de l’argent de côté pour un départ plus serein.
Concrètement, cela peut dire faire quelques sacrifices. Passer des soirées ou quelques week-ends dédiés à votre activité ; devoir négocier un temps partiel avec votre employeur, ou encore utiliser vos congés pour tester la vie de nomade. Une double vie, parfois intense au démarrage, mais qui permet de faire une transition en douceur sur le plan financier. Et ça, c’est aussi du stress en moins.
Comment organiser son départ pour devenir nomade digital ?
Le grand saut approche. Vous avez pris votre décision : votre vie ne tournera plus autour d’un bureau fixe. Mais entre l’élan et le départ, il reste un monde à organiser pour vivre cette transition en douceur. Voici comment préparer votre envol sans stress.
1 – Réduire ses possessions
Le nomadisme impose de repenser son rapport aux objets. Il ne s’agit pas de tout jeter et de vivre comme un moine, mais de retrouver une forme de liberté matérielle. Et pour vous aider à faire le tri, on ne jure que par ces règles :
- La règle des 3 tas : Un tas d’affaires à conserver, un autre à vendre/donner, et le dernier à jeter. Soyez impitoyable.
- La question à 1 million : « Est-ce que cet objet justifie l’espace qu’il occupe dans mon sac/stockage ? »
- La numérisation : Livres, documents, souvenirs photos… tout ce qui peut être dématérialisé devrait l’être.
- L’essentiel nomade : Identifiez vos outils de travail indispensables et investissez dans des versions légères et durables
Commencez simplement : ce que vous utilisez au quotidien, vous gardez. Côté matériel de travail, investissez dans du solide et du léger. Chaque gramme compte quand on vit avec un sac sur le dos.
2 – Gérer son logement, ses abonnements, son administratif
Avant de partir, il faut fermer les boucles ouvertes : logement, abonnements, démarches administratives… Autant de points qu’il vaut mieux anticiper pour éviter les urgences à distance.
Côté logement, plusieurs options existent : résilier son bail, sous-louer (en vérifiant bien les clauses légales), ou confier son appartement à un proche. Certains utilisent même des services de gestion locative spécialisés pour nomades.
Pour les abonnements, faites le grand tri : box internet, salle de sport, presse, plateformes de streaming… Ce qui ne sert plus part, ce qui peut être suspendu l’est. Passez vos factures en version numérique et regroupez vos finances sur une ou deux banques en ligne accessibles depuis l’étranger.
Quant à l’administratif, pensez à une domiciliation postale (chez un proche ou via un service dédié), mettez à jour votre situation fiscale, et souscrivez à une assurance santé internationale. Si besoin, prévoyez des procurations pour permettre à quelqu’un de gérer certaines démarches à votre place.
Un conseil : consultez des pros. Un comptable qui connaît les statuts d’expatrié, un avocat spécialisé ou une conciergerie pour nomades peuvent éviter bien des galères.
3 – Choisir sa première destination sans se tromper
Première destination = premier impact. Elle peut booster votre confiance… ou vous faire douter de tout. Inutile de viser tout de suite la jungle ou les îles isolées.
Pour débuter, choisissez un pays où le décalage horaire est gérable (surtout si vous avez des clients en Europe ou aux États-Unis), où la vie est abordable, et où l’infrastructure numérique est fiable. Renseignez-vous sur la météo (arriver en pleine mousson peut gâcher l’expérience), sur les démarches de visa, et sur la présence ou non d’une communauté nomade.
Parmi les destinations souvent plébiscitées pour débuter : le Portugal, la Thaïlande, le Mexique ou encore Bali. Elles offrent un bon équilibre entre accessibilité, confort et communauté. Mais gardez les pieds sur terre : ce n’est pas parce qu’un lieu est “instagrammable” qu’il est viable sur le long terme. Ce qui compte, c’est ce qui vous simplifie la vie, pas ce qui fait joli sur votre feed.
Ce qu’on ne vous dit pas sur la vie de nomade digital
Sur Instagram, la vie de nomade digital ressemble à une carte postale en perpétuelle mise à jour. Plages paradisiaques, cafés tropicaux, laptops face à des couchers de soleil… Pourtant, derrière cette vitrine soignée se cache une réalité plus nuancée, souvent absente des récits glamour.
1 – Travailler sur une plage… bonne ou mauvaise idée ?
L’image du travailleur nomade installé face à l’océan, ordinateur sur les genoux, fait rêver… jusqu’à ce qu’on l’expérimente. Essayez donc de voir quelque chose sur votre écran en plein soleil, ou d’éviter que le sable ne s’infiltre dans votre clavier ! En réalité, peu de nomades travaillent réellement en extérieur. Entre les coupures de courant, le Wi-Fi erratique, la chaleur étouffante ou le bruit ambiant, les conditions idéales sont bien plus rares qu’on ne le pense.
Les plus expérimentés finissent toujours par mettre en place leurs petites routines : bosser tôt le matin pour libérer l’après-midi, repérer dès l’arrivée les spots de coworking fiables, voyager avec du matériel robuste et surtout, ne pas transiger sur le confort de travail.
2 – Ce que l’on ressent (vraiment) : solitude, discipline, incertitude
Les défis techniques sont faciles à anticiper. Ce qui surprend souvent, ce sont les remous émotionnels. La solitude, par exemple. Elle peut être écrasante, même dans les lieux les plus animés du monde. On rencontre du monde, oui, mais les relations sont souvent de passage. Les repères communautaires manquent, les visages familiers aussi. Il faut du temps pour apprivoiser cette forme de liberté, qui est parfois un peu trop vaste.
Vient ensuite le défi de la discipline. Sans bureau, sans patron, sans horaires fixes, il faut apprendre à devenir son propre cadre. Travailler pendant que tout le monde autour profite, résister à l’appel de la plage ou du temple voisin, maintenir une régularité malgré les fuseaux horaires et les chambres d’hôtel… Ce n’est pas donné à tout le monde. Le fantasme de la liberté totale se confronte vite à la nécessité d’une rigueur bien ancrée.
Et puis, il y a cette grande inconnue permanente : la précarité administrative, les revenus qui varient, les problèmes de santé loin de chez soi, les visas à renouveler sans cesse. Cette instabilité fait partie du package, et demande une certaine résilience.
3 – Les vraies joies de la vie nomade : liberté, rencontres, épanouissement
Malgré tout cela (ou peut-être à cause de cela) la vie de nomade digital a quelque chose de profondément épanouissant. La liberté qu’elle procure ne se limite pas à celle de voyager. C’est une liberté d’être, tout simplement : celle de choisir son quotidien, de créer un mode de vie qui colle à ses valeurs, d’expérimenter en dehors des sentiers battus. On se réinvente, parfois sans même s’en rendre compte.
Les rencontres sont une autre richesse, bien plus profonde qu’un simple échange de contacts LinkedIn. On croise des profils venus des quatre coins du monde, des âmes aventureuses, des parcours atypiques. Il arrive qu’une discussion autour d’un café mène à un projet commun, ou qu’une amitié intense naisse au détour d’un dîner partagé sur un rooftop balinais.
Et puis il y a ce qu’on devient, soi. Le nomadisme pousse à sortir de sa zone de confort si souvent qu’on apprend à y vivre. On devient plus souple, plus audacieux, plus confiant. Et on en ressort grandi.
Êtes-vous prêt à tout plaquer pour devenir nomade digital ?
Le nomadisme digital n’est pas fait pour tout le monde, et ce n’est pas une honte de le reconnaître. Avant de plonger, prenons un moment pour évaluer votre compatibilité avec ce mode de vie particulier.
Voici un petit test, sans pression, pour évaluer votre compatibilité avec cette aventure pas comme les autres :
🧠 Côté pro : êtes-vous prêt à bosser en toute autonomie ?
- Vos compétences sont-elles transposables en ligne ?
- Avez-vous déjà goûté au télétravail ; et aimé ça ?
- Êtes-vous à l’aise avec l’idée de piloter votre activité sans patron derrière l’épaule ?
- Votre réseau peut-il vous soutenir à distance ?
💬 Côté perso : l’adaptabilité, vous connaissez ?
- Vous sentez-vous à l’aise dans des environnements nouveaux ?
- La solitude vous pèse-t-elle… ou vous ressource-t-elle ?
- Arrivez-vous à rester discipliné sans cadre imposé ?
- Les imprévus vous challengent-ils plus qu’ils ne vous paniquent ?
🎒 Côté logistique : prêt pour le grand départ ?
- Avez-vous mis de côté une épargne de sécurité (au moins 6 mois d’avance) ?
- Vos premières sources de revenus nomades sont-elles identifiées ?
- Vos bases administratives sont-elles carrées (logement, assurances, impôts…) ?
- Avez-vous l’équipement nécessaire pour travailler efficacement de n’importe où ?
Majorité de « oui » ? Félicitations : vous êtes probablement prêt à sauter le pas et à construire une vie nomade à votre image !
Beaucoup de « non » ? Pas de panique. Le nomadisme digital se prépare. Rien ne presse. Prenez le temps de renforcer les zones qui vous semblent fragiles avant de faire le grand saut.
Et si vous n’êtes pas (encore) prêt ? Les alternatives pour tester le nomadisme sans tout plaquer
Rassurez-vous, il existe mille façons de goûter à cette liberté sans bouleverser toute votre vie. Voici 5 options concrètes pour injecter plus de voyage dans votre quotidien… en douceur.
1 – Tester la vie nomade avec une workation
Travailler tout en changeant d’air ? C’est possible avec une workation, ce mélange entre “work” et “vacation”. L’idée : poser votre ordi dans un endroit inspirant pendant 2 à 6 semaines.
Les avantages de cette expérience ? Vous n’aurez pas besoin de quitter votre job ! Le format de workcation permet de vivre un séjour dépaysant, en pleine immersion dans une culture différente de la notre. C’est un très bon test pour voir si ce mode de vie peut vous plaire ou non !
2 – Négocier un télétravail partiel pour voyager plus souvent
Pas besoin de devenir freelance pour travailler depuis l’étranger. Si votre entreprise accepte le télétravail, vous pouvez négocier quelques semaines à l’étranger chaque année.
La discussion avec votre employeur peut être parfois un peu délicate sur le sujet, mais si vous proposez une période d’essai (avec éventuellement des objectifs clairs) et que vous visez une destination avec des fuseaux horaires compatibles, vous mettez toutes les chances de votre côté. Rassurez-le aussi sur votre engagement, et sur la qualité du travail qui sera rendu. Après tout, les études prouvent un gain de productivité en télétravail !
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3 – Prendre un congé sabbatique
Besoin de faire une coupure sans prendre de risques ? Le congé sabbatique est une excellente option. Il vous permet de partir plusieurs mois tout en gardant un filet de sécurité : votre poste vous attend au retour.
En France, il y a 3 schémas possibles :
- Le congé sabbatique (après 3 ans d’ancienneté)
- Le congé pour création d’entreprise
- Le congé sans solde (avec accord de l’employeur)
C’est une excellente alternative pour tester une vraie vie nomade, sans la pression d’avoir un travail à trouver puisque vous en avez un qui vous attend à votre retour !
4 – Développer son activité freelance sans quitter son logement
Pas besoin de partir loin pour entamer votre transition. Vous pouvez commencer à construire votre activité nomade tout en restant dans votre cocon actuel. Cela vous permet de valider que vos compétences peuvent générer des revenus à distance, et de bâtir une clientèle stable avant de voyager. Demandez-vous quelles compétences vous avez, qui seraient vendables en ligne ?
5 – Partir quelques mois puis revenir : le « slow travel » progressif
Vous n’avez pas besoin de devenir nomade à plein temps pour vivre l’aventure. Le slow travel (voyage lent) consiste à partir pour quelques mois, puis revenir à sa base fixe. Pour beaucoup de voyageurs, le slow travel est le compromis rêvé pour découvrir une culture en vraie immersion (plus que dans un simple voyage), sans compter que cela permet d’avoir plus de stabilité, plus de repères.
Conclusion : tout plaquer, mais avec lucidité et passion
En fin de compte, « tout plaquer » ne signifie pas abandonner ce que l’on connaît, mais plutôt réinventer sa façon de vivre. C’est un choix de vie qui demande à la fois rigueur et organisation, mais aussi une bonne dose de spontanéité et d’ouverture.
Le succès de cette vie nomade repose sur l’équilibre entre liberté et préparation. Des compétences cultivées avec patience, une vision claire de ses priorités, et un chemin tracé en conscience : la voilà, la clef de la vie de digital nomad. Prenez donc le temps de comprendre vos motivations profondes, d’affiner vos compétences, et de préparer votre transition pas à pas.