Famille nomade : comment gérer l’éducation de ses enfants en voyage ?

Voyager en famille, oui… mais qu’en est-il de l’école ?

Vous avez ce rêve un peu fou : partir à l’aventure avec vos enfants, leur faire découvrir le monde autrement, leur apprendre à observer, ressentir, s’émerveiller. Sortir des murs d’une classe pour leur ouvrir grand les portes du monde. Mais à chaque fois que l’idée prend forme, une même question revient, tenace…“Et l’école dans tout ça ?”

On vous comprend. Cette interrogation freine beaucoup de familles qui rêveraient pourtant de tout plaquer pour vivre autrement. On a peur de mal faire, de priver nos enfants de repères, de ne pas être à la hauteur. Mais si on vous disait qu’il existe des solutions concrètes, accessibles et surtout enthousiasmantes ? Et si l’école ne devait plus être un obstacle… mais un levier pour apprendre différemment ?

Dans cet article, on va vous partager un maximum d’info qui vous aideront à bien vous lancer : les options éducatives possibles, des astuces d’organisation, des retours d’expérience de familles nomades… Bref, de quoi vous rassurer et vous inspirer. Parce que oui, on peut très bien élever des enfants curieux, épanouis et cultivés, tout en parcourant le monde ensemble.

Prêts à réinventer l’école et la liberté en famille ? C’est parti !

⏱️ Pas le temps de tout lire ? Voici un bref résumé de cet article :

⌛ Essayez d’adopter une routine souple mais structurée. Par exemple, vous pouvez faire 2h de cours le matin pour les bases (le français, les maths…), puis profiter d’un après-midi libre pour explorer et apprendre sur le terrain. Si vous voyagez en van, les jours de transport = lecture & activités manuelles.

📚​ Pour voyager léger, forcément le mieux c’est de privilégier le numérique (tablette, liseuse, apps éducatives). Mais ne négligez pas le papier, qui a son importance (cahier, crayons, jeux de voyage).

📱​ Quelques applications utiles à embarquer ? Khan Academy pour toutes les matières, Duolingo pour les langues, Montessori Math / Reading Eggs pour les plus jeunes, Star Walk pour apprendre l’astronomie. Pensez d’ailleurs à télécharger les contenus hors ligne !

🏀​ Comment faire en sorte que votre enfant se socialise ? Fréquentez parcs, des bibliothèques, inscrivez les à descours locaux ; utiliser les groupes de familles nomades sur Facebook ; et veillez à maintenir les liens avec les amis à distance via visio, lettres, messages.

IEF, école à distance ou worldschooling… comment choisir ?

famille nomade éducation enfant

Avant même de boucler vos sacs à dos, reste une étape essentielle : choisir le mode d’instruction qui conviendra le mieux à votre petite tribu nomade. Déjà, relâchons un peu la pression : il n’y a pas une seule bonne façon de faire. Chaque famille compose sa propre formule, en fonction de ses valeurs, de son mode de vie… et parfois même au fil du voyage.

1 – L’Instruction En Famille (IEF) : la liberté avant tout

L’IEF, c’est un peu le grand saut dans l’autonomie totale. Ici, vous êtes aux commandes, que ça soit concernant le programme, le rythme, les méthodes, les supports… Bref, c’est vous qui adaptez tout à votre enfant, et à votre voyage.

Qu’y a-t-il de plus excitant que d’apprendre l’histoire antique en visitant Athènes ? Ou faire une leçon de biologie au cœur de la jungle costaricienne ? Avec l’IEF, le monde devient une salle de classe vivante !

Mais il faut bien l’avouer, cette liberté demande aussi beaucoup de discipline et d’organisation. Il faut parfois s’improviser prof de maths ou de français, gérer les contrôles de l’Éducation nationale, et garder une certaine régularité dans l’apprentissage. C’est un choix très affirmé, qui peut-être plein de richesse pour l’apprentissage de votre enfant, mais challengeant.

2 – L’école à distance : un cadre structurant, même en vadrouille

Si vous avez besoin d’un cadre plus clair, ou que vous voulez assurer une continuité avec le système scolaire classique, l’école à distance est sans doute ce qui vous conviendra le mieux. Des organismes comme le CNED proposent des cours officiels, avec un suivi, des devoirs, et une progression cadrée, depuis la maternelle jusqu’au lycée.

C’est rassurant de bénéficier de ce cadre, autant pour les parents que pour les enfants. On garde une structure, on avance à un rythme reconnu, et surtout : on peut suivre les cours depuis n’importe où (tant qu’il y a une connexion Internet bien sûr !).

L’envers du décor ? C’est une méthode d’éducation qui laisse moins de flexibilité. Certaines leçons imposent des horaires, et il faut parfois jongler son propre métier, les déplacements, et le décalage horaire. Mais pour beaucoup de familles, c’est le bon équilibre entre voyage et sécurité scolaire.

3 – Le worldschooling : apprendre par le monde, pour le monde

Et puis il y a le worldschooling. Connaissez-vous cette approche ? Un peu sauvage et (totalement) inspirante, le worldschooling part du principe que le monde est le meilleur des professeurs. On apprend au fil des rencontres, des paysages, des langues, des découvertes… en laissant l’enfant s’émerveiller et poser ses propres questions.

Pas de programme tout tracé ici, mais une philosophie de vie où l’éducation se construit au quotidien : en visitant un musée, en faisant un marché local, en discutant avec un enfant d’un autre pays.

Bien sûr, on peut compléter avec quelques cours en ligne ou supports classiques pour les fondamentaux. Mais le cœur du worldschooling, c’est cette capacité à transformer chaque instant en occasion d’apprendre. Une merveille pour les esprits curieux, mais c’est aussi une éducation qui n’est pas faite pour tout le monde.

👉​ Lire aussi notre article : Familles nomades : comment concilier vie de famille et aventure à travers le monde ?

Comment s’organiser et structurer l’apprentissage en voyage ?

gérer l'éducation de ses enfants en voyage

Une fois le mode d’instruction choisi, reste un autre défi (et pas des moindres) : trouver un rythme d’apprentissage qui fonctionne. Car non, l’éducation nomade ne rime pas avec improvisation permanente (c’est même tout l’inverse). Un minimum de structure est essentiel pour que vos enfants progressent, tout en profitant pleinement des richesses du voyage.

1 – Créer une routine… souple mais régulière

Le secret ici, c’est l’équilibre. Il faut réussir à avoir assez de régularité pour donner des repères à vos enfants, mais en gardant la flexibilité nécessaire pour ne pas étouffer l’aventure dans laquelle vous êtes.

Dans beaucoup de familles nomades, les matinées sont consacrées aux apprentissages dits “formels” : un peu de lecture, de maths, de l’écriture… Deux heures bien concentrées suffisent souvent. L’après-midi, on passe en mode exploration : visite d’un site historique, balade en nature, activité culturelle… Une cours de récré grandeur nature !

Et les jours de transport ? Ils sont parfaits pour lire, pour écouter des podcasts, faire des jeux éducatifs ou dessiner ce qu’on vient de vivre. L’important, c’est que votre enfant sache à quoi s’attendre sans jamais s’ennuyer.

2 – Avoir un matériel scolaire minimaliste et malin

Voyager léger, c’est souvent une nécessité. Alors comment emporter l’essentiel pour l’école sans se surcharger ? Heureusement aujourd’hui, le numérique permet de n’avoir avec soit que le minimum : une tablette bien équipée peut contenir des centaines de livres, des cours complets, des vidéos pédagogiques. Une liseuse, un ordi, et vous avez déjà une mini école dans votre sac à dos.

Mais (car il y a bien un mais) n’oublions pas les basiques papier : quelques cahiers, des crayons de couleur, une règle… Il y a quelque chose de magique à gribouiller dans un carnet ou à faire un dessin de son voyage.

Et pensez aussi aux petits jeux éducatifs de voyage : des puzzles aimantés, des cartes de géographie, des jeux de lettres… Ils sont parfaits pour les moments en famille ou pour occuper les enfants dans les transports justement.

3 – Les applis qui sauvent la mise

Aujourd’hui, la technologie permet d’apprendre partout, tout le temps. Voici quelques perles à glisser dans votre boîte à outils :

  • Khan Academy pour les maths, les sciences ou l’histoire.
  • Duolingo ou Drops pour apprendre les langues en s’amusant.
  • Montessori Math ou Reading Eggs pour les plus petits.
  • Star Walk pour une leçon d’astronomie les yeux levés vers les étoiles.

💡​ Petit tip, pensez à télécharger les contenus à l’avance pour les zones sans connexion. Et gardez en tête : les écrans peuvent enrichir l’apprentissage, pas le remplacer.

4 – Intégrer l’apprentissage dans le voyage

C’est là que la magie opère. L’éducation nomade prend tout son sens quand le monde devient une source inépuisable de savoirs. On n’apprend plus seulement sur un écran ou dans un cahier, on apprend avec la vie.

Une randonnée devient un cours de géologie, une discussion au marché une leçon de langues, une visite d’atelier une découverte d’artisanat. Vos enfants développent alors un regard curieux, une capacité d’observation, une ouverture qui ne s’enseignent dans aucun manuel.

Et si vous voulez garder une trace de tout ça, pourquoi ne pas leur proposer de tenir un carnet de bord ? Dessins, récits, photos, collages… Ce sera à la fois un outil pédagogique et un trésor de souvenirs.

Se faire des copains quand on vit en mode nomade

éducation des enfants quand on est une famille nomade

C’est souvent l’une des grandes préoccupations des familles : “Mais comment vont-ils se faire des amis si on bouge tout le temps ?” La question est légitime. Mais rassurez-vous : les enfants sont souvent biiiien plus adaptables qu’on ne le pense.

1 – Créer du lien… même quand on change souvent de lieu

Bien évidemment, on ne va pas dire le contraire, se socialiser quand on est en voyage demande un peu plus d’efforts. On sort de l’école, des groupes fixes, des repères classiques. Mais on entre dans un monde de rencontres incroyables.

Au fil du voyage, vos enfants apprennent à aller vers les autres, à communiquer au-delà des langues, à s’ouvrir à des cultures différentes. Ils développent une vraie intelligence relationnelle et une grande capacité d’adaptation.

Pour favoriser ces échanges, on vous conseille de chercher les lieux de rencontre « naturelle » : allez dans des parcs, inscrivez vos enfants dans des ateliers créatifs, des clubs sportifs, allez à la bibliothèque… Même en déplacement, avec un peu d’imagination, on trouve souvent des activités qui permettent de tisser des liens !

2 – Rencontrer d’autres familles nomades

Mais en 2025, faire des rencontres ne se limite pas à aller se balader dans un parc. Grâce à Internet, il est plus facile que jamais de se connecter à d’autres familles qui voyagent. Groupes Facebook, forums, applications comme Nomad List, Meetup ou même Workaway : les opportunités sont nombreuses… et vous pourriez même trouver votre bonheur au sein de la Digital Nomad Fam ‘ 👋​

Et puis selon votre destinations, les rencontres seront plus ou moins faciles. Certains endroits sont en effet devenus de vrais hubs pour familles nomades : Ubud à Bali par exemple, Lagos au Portugal, Playa del Carmen au Mexique… Dans ces destinations, il est très facile de rencontrer d’autres enfants (et parents !) avec qui partager un bout de chemin.

Et puis il existe aussi des espaces qui allient coworking pour les parents et jeux pour les enfants. Le rêve, non ?

3 – Gérer le manque des copains restés à la maison

Même si les enfants s’adaptent vite et sont très résilients, un petit coup de mou peut arriver de temps en temps et faire surgir le manque.

Heureusement, il existe plein de façons d’entretenir le lien à distance : des appels vidéo, des échanges de lettres (oui, les vraies, avec un timbre !), des messages vocaux, ou même des petits colis surprises. Organisez des moments fixes pour appeler les copains, ou proposez à votre enfant de raconter ses aventures comme s’il écrivait à ses amis.

Et rappelez-vous qu’apprendre à aimer à distance, à garder des liens sincères même loin physiquement, c’est aussi une grande leçon de vie.

Les petits défis du quotidien (et comment on les surmonte)

Ce serait mentir que vous dire que vivre en famille nomade, c’est un long fleuve tranquille. On partage souvent les plages de rêve et les couchers de soleil, mais les galères font aussi partie du voyage. Et c’est OK.

1 – Fatigue, démotivation, imprévus… bienvenue dans la vraie vie

Il y aura des jours sans. Des matins où votre enfant refuse d’ouvrir son cahier, des soirées où vous êtes à bout après dix heures de route, ou ce moment où le Wi-Fi lâche juste avant un cours en ligne.

La fatigue n’épargne personne. Vos enfants aussi peuvent se sentir déboussolés par les changements d’environnement, la perte de repères, l’effort d’adaptation constant. Ces moments font partie de l’aventure. Il faut savoir ralentir, ajuster, respirer.

Parfois, tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une journée sans programme, à regarder un film en famille ou simplement à jouer. Et vous n’avez pas à culpabiliser pour ça.

2 – Organisation, lâcher-prise, flexibilité : le trio magique

Si l’organisation est un socle, le vrai super-pouvoir, c’est le lâcher-prise. On apprend vite à faire la différence entre ce qui est essentiel et ce qui peut attendre.

Un cours de maths peut laisser place à une balade dans un marché coloré. Une session d’écriture peut devenir un atelier cuisine avec les saveurs locales. Le programme prévu peut voler en éclats devant une fête de village improvisée… et tant mieux !

Adaptez-vous au moment. C’est souvent dans l’imprévu que se cachent les plus belles leçons.

3 – Mieux vaut le savoir avant de se lancer

Avec l’expérience, chaque famille développe ses petites astuces. Et c’est d’ailleurs en expérimentant, en se trompant, et en ajustant, qu’on finit par découvrir ce qui est le mieux pour nous. Mais voici tout de même quelques conseils qui pourraient vous être bien utiles :

  • Avoir toujours une connexion de secours : routeur 4G, carte SIM locale, ou boîtier Wi-Fi portable. On vous partage d’ailleurs dans cet article le top 6 des meilleurs routeurs internet en 2025.
  • Investir dans du matériel pratique : casques anti-bruit, sacs organisateurs, liseuses solides.
  • Anticiper les décalages horaires, surtout pour les cours à distance.
  • Chercher des logements calmes, surtout si vous travaillez en parallèle de l’éducation de vos enfants.

Ces détails font partie du quotidien des familles nomades. Et bien maîtrisés, ils vous évitent bien des maux de tête !

Éduquer en voyage : une autre façon de grandir… ensemble

Oui, les défis sont réels. Mais les transformations qu’apporte ce mode de vie sont immenses. Pour vos enfants… et pour vous.

1 – Des apprentissages qu’aucun manuel ne remplace

Vos enfants développent des compétences qu’aucune école ne pourrait leur enseigner de cette façon : une forme de souplesse mentale, une ouverture culturelle, de l’autonomie, de la résilience. Ils savent gérer l’inconnu, s’exprimer face à des adultes, négocier dans une autre langue, résoudre des problèmes concrets.

Ils découvrent des métiers, des modes de vie, des traditions. Ils voient le monde non pas comme un concept, mais comme une réalité vivante et multiple. Et ça, ça vaut tous les diplômes.

2 – Et vous, vous apprenez aussi

L’éducation nomade transforme aussi les parents. On devient plus attentif, plus inventif, plus à l’écoute. On apprend à transmettre autrement, à faire confiance à nos enfants… et à nous-mêmes.

Au sein même de votre famille, vous verrez que c’est une occasion exceptionnelle de passer des moments dont vous vous souviendrez toute votre vie : on passe plus de temps ensemble, on vit des moments forts, on crée des souvenirs inoubliables. On devient une équipe, soudée par l’expérience (et les prises de tête, parfois aussi).

3 – À celles (et ceux) qui hésitent encore…

L’expérience vous tente, mais à ce stade vous vous demandez : est-ce qu’on va y arriver ? Est-ce qu’on prend ce risque ?

La vérité, c’est que vous n’avez pas besoin d’un plan parfait. Commencez petit. Un voyage test, quelques semaines d’essai. Écoutez vos enfants, écoutez-vous. Ajustez. Ce n’est pas tout ou rien. C’est un chemin que vous créez à votre image.

De plus en plus de familles osent franchir le pas. Et elles ne le regrettent pas. Parce que ce mode de vie n’est pas une fuite du système, c’est la construction d’un nouveau modèle, plus libre, plus aligné avec vos valeurs.

Finalement, et si l’école était partout ?

Éduquer ses enfants en voyage, c’est clairement un choix de vie. C’est choisir une autre manière de grandir ensemble. C’est sortir du cadre sans renoncer aux apprentissages. C’est troquer le tableau noir de la salle de classe contre l’immensité du monde, les horaires fixes contre la curiosité vivante, les devoirs contre l’envie d’apprendre.

Bien sûr, cela demande de l’organisation, de la patience, de l’adaptabilité. Mais ce que vous recevez en retour n’a pas de prix : des enfants confiants, ouverts, débrouillards… et une famille plus soudée que jamais.

L’éducation nomade, ce n’est pas un rêve bizarre et intouchable. C’est une réalité possible, accessible, humaine. Et peut-être que, comme tant d’autres, vous découvrirez que le plus bel apprentissage, c’est celui de la liberté

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